Discriminations religieuses en Italie : les évangéliques demandent une loi équitable

Discriminations religieuses en Italie  les évangéliques demandent une loi équitable

Alors que l’Italie était récemment soumise à l’Examen périodique universel (EPU) de l’ONU, l'Alliance évangélique mondiale a profité de cette tribune pour dénoncer les discriminations subies par certaines églises évangéliques dans le pays. L’organisation appelle à l’adoption d’une véritable loi sur la liberté religieuse, afin de garantir un traitement équitable à toutes les confessions, en particulier les minorités.

L'Alliance évangélique mondiale (WEA), représentée par Nadia van der Sar, est intervenue le 30 juin devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies pour alerter sur les restrictions rencontrées par les évangéliques en Italie. Selon elle, les églises non catholiques continuent de subir un traitement inéquitable, en particulier en ce qui concerne l’ouverture ou le maintien de lieux de culte.

"Les communautés religieuses en Italie sont de plus en plus diverses en raison de la migration et de la mondialisation", a rappelé la WEA. "Il est donc nécessaire d’adopter une législation sur la liberté religieuse plus inclusive." L’organisation appelle à l’adoption d’une loi qui protégerait toutes les confessions de manière équitable, sans discrimination, et faciliterait la signature d’accords entre l’État italien et les communautés religieuses qui en font la demande.

Cette intervention a eu lieu dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU), un mécanisme des Nations Unies qui, tous les cinq ans, évalue la manière dont chaque État respecte ses engagements en matière de droits humains. Géré par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, l’EPU permet aux organisations de la société civile de faire entendre leurs préoccupations devant la communauté internationale.

D’après Evangelical Focus, cette prise de parole fait suite à une conférence organisée à Rome en février dernier, réunissant universitaires, responsables religieux et élus, qui ont plaidé pour une réforme du cadre législatif actuel. Tous soulignent l’absence de critères clairs et unifiés qui laisse place à des interprétations locales arbitraires.

La WEA a évoqué deux cas concrets. À Rome, l’église évangélique Breccia di Roma s’est vue imposer l'année dernière des taxes comme s’il s’agissait d’un local commercial. En juin 2024, la Cour de cassation a en effet jugé que le bâtiment ne pouvait être reconnu comme lieu de culte, au motif qu’il ne présentait pas certains éléments typiquement catholiques comme un autel, des bougies ou des statues.

Autre cas emblématique, celui d’une église pentecôtiste à Albano Laziale, qui attend depuis 1997 l’autorisation de bâtir un lieu de culte. Malgré l’achat d’un terrain en 2012 et l’avis favorable des services techniques pour un changement d’usage, la municipalité refuse toujours de valider la demande, sans justification.

Des situations, selon l'Alliance évangélique mondiale, qui traduisent une inégalité de traitement systémique pour les communautés non catholiques. L’organisation appelle l’Italie à honorer ses engagements internationaux en matière de droits humains en garantissant à toutes les confessions la liberté d’exercer leur foi dans des conditions équitables.

Camille Westphal Perrier

Crédit image : Shutterstock / Catarina Belova

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